Avec l’avènement du numérique, nous vivons actuellement une période de profonds changements sociétaux, ressentie à l’échelon planétaire. Cette révolution est comparable à celles vécues, par exemple, lors des découvertes de l’écriture ou de la thermodynamique, à la différence près que tout va plus vite et de manière exponentielle.
En effet, en quelques années, nous sommes passés de la carte routière papier au GPS ; du Nokia 3310 au smartphone « Pomme X » ; du baladeur CD au lecteur Mp3 et du modem Club Internet à la fibre 50 Go.
Je m’arrête là car cette la liste est interminable. En revanche, vous pouvez continuer l’exercice plus tard, pour vous amuser.
Nous vivons donc à notre tour une époque de changements radicaux qui impactent aussi bien nos modes de vie personnels, que professionnels. Il n’est pas rare aujourd’hui de s’agacer quand nous n’avons pas de réponse à notre mail dans la journée, voire dans l’heure pour certaines urgences. Pourtant, il y a un peu moins de deux décennies, nous devions composer avec les délais postaux. C’est un constat, nous sommes impatients !
Un besoin de formation toujours présent
En parallèle, nous pouvons accéder à une quantité infinie d’informations, de manière quasi instantanée, disponible partout et tout le temps. Ce qui fait que nous sommes tous devenus « connectés ». Paradoxalement, plutôt que de nous rassasier, cette facilité génère chez nous un besoin de consommer toujours plus d’information. Nous voulons savoir, comprendre et savoir-faire !
Il était donc logique que la formation s’adapte également à ce nouveau mode de consommation. Oui, la formation opère actuellement une profonde mutation et l’apprentissage tel que nous l’avons connu, -« je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître »-, est révolu ! Enfin presque.
Les formateurs, les enseignants changent pour se muer en accompagnateurs, en facilitateurs qui donnent du sens à l’apprentissage. Ils ne se positionnent plus au-dessus mais aux côtés des apprenants, pour partager avec eux ce qui fait leur expertise ; pour leur faire vivre des expériences d’apprentissage collaboratives et les faire pratiquer pour qu’ils apprennent de leurs erreurs.
Devrions-nous avoir peur de ces changements ? Au contraire, nous avons là l’opportunité de participer à une révolution culturelle.
Le digital : un outil formatif mais pas une finalité
Car si les méthodes d’enseignement se tournent effectivement de plus en plus vers des outils sortis tout droit des films de science-fiction les plus avant-gardistes – Luke Skywalker apprend bien à se servir d’un sabre laser à l’aide d’un casque de réalité virtuelle – la pédagogie, quant à elle, a amorcé un virage à 180 degrés, pour s’orienter vers des principes davantage centrés sur l’Humain. Nous parlons désormais de prise en compte des besoins de l’apprenant, de personnalisation de l’apprentissage, d’ancrage émotionnel ou de ludification. Des termes bien éloignés de ce qui se pratiquait il y a encore si peu et que certains ont encore du mal à abandonner : l’apprentissage massé, uniforme, descendant, directif. Je suis convaincu que certaines situations vous reviennent en mémoire.
Alors effectivement, le digital est bien présent partout, dans quasiment tous les parcours de formation (e-learning, quiz interactifs, forum, classe virtuelle, réalité augmentée, serious game) et il permet à l’apprenant d’accéder en permanence, où qu’il soit, à des ressources et des activités de manière instantanée. Mais ne nous y trompons pas, le digital est un moyen et non une fin en soi.
Il n’a pas pour vocation de remplacer le formateur dans l’optique de faire baisser les coûts de formation. Il doit juste permettre de réduire les contraintes liées au « tout présentiel » (temps, logistique, distance, volume de participants) et faciliter les interactions entre les apprenants et avec le formateur. Pour que ce dernier puisse entièrement se concentrer sur ce qui fait sa plus-value : le partage de son expertise et de ses expériences.
Le formateur du 21e siècle sera donc celui qui saura s’appuyer sur les avancée liées à l’innovation technologique pour faire ressortir ce qu’il y a de plus humain en l’Homme. Celui qui aura la faculté de provoquer de l’émotion pour favoriser les ancrages et transmettre, comme il le fait depuis la nuit des temps, ses connaissances.
Cela veut clairement dire faire évoluer son mode de pensée, se réinventer, changer ses pratiques. En quelques mots, accepter à son tour de sortir de sa zone de confort pour réapprendre à enseigner !
Des enseignants chercheurs du Pays-Basque adoptent le digital learning
C’est notamment ce qu’a décidé de faire un groupe de douze enseignants et chercheurs, d’une grande école d’ingénieurs située au Pays-Basque et que j’ai eu le plaisir d’accompagner.
Parce qu’ils ont compris que le changement a déjà commencé et qu’il est inévitable, ils ont choisi de vivre l’apprentissage numérique plutôt que de subir ses effets.
Grâce à la capacité à remettre en question leur pratique formative et une forte motivation pour les faire évoluer, ils ont réussi, avec un peu d’accompagnement, à basculer dans un nouvel univers. Bye bye la routine du cours magistral interminable, l’heure de l’interactivité et du ludique au service du pédagogique, a sonné.
Rassurés par les premiers retours encourageants de cette expérience, ils sont plus que jamais convaincus du bienfondé de leur entreprise « innovante » et heureux d’avoir su prendre ce virage au bon moment.
Comme eux, vous pensez que l’humain à encore toute sa place dans l’apprentissage ? Alors bienvenue dans le digital learning.